[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ni Roms, ni tziganes, ni romanichels, en Espagne le terme
Gitano suffit à englober tous les individus descendant de ces populations nomades (redondance?) arrivées en Europe au XIV siècle.
C'est d'après l'idée généralisée à cette époque de la provenance de ces peuples, idée qui les présupposait venant de l’Égypte et dont le dérivé étymologique de "aegyptano", gentilé utilisé par le latin vulgaire, c'est-à-dire le castillan ancien, leur fut attribué pour désigner ces populations « égyptiennes » qui ne l'étaient pas.
Ce n'est que plus tard que l'on reconnu l'Inde comme leur lieu d'origine.
Le gentilé, lui, reste.
Plusieurs autres adjectifs ou substantifs, tels "cañi", "zingaro" o "cingaro", "calé" désignent ou distinguent surtout des groupes ethniques implantés dans diverses parties de l'Europe mais c'est le signifiant
Gitano qui structure dans le langage et donc dans la pensée, de manière arbitraire(?), leur unité identitaire.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]"Por el olivar venían,
bronce y sueño, los gitanos.
Las cabezas levantadas
y los ojos entornados.
Cómo canta la zumaya,
¡ay, cómo canta en el árbol!
Por el cielo va la luna
con un niño de la mano."
"Romancero Gitano" de F G Lorca
Dans leur langue à
"eux", le « caló », celui qui n'est pas gitan est un « payo ». Terme dont l'on cherche l'origine, plusieurs théories farfelues libres de toute référence fusent sur les Wikimachin.
Le « María Moliner » dico de référence parle du terme galicien « Payo » (Pelayo) appliqué par extension à tout paysan. Mais aussi « paysan » (rustre et ignorant que l'on trompe facilement... ).
Afin de lutter contre les stéréotypes ancestraux qui relèguent la minorité la plus ancienne, la plus nombreuse et la plus représentative du pays, selon l'objectif déclaré par la Fondation de la Culture Gitane et l'Action Culturelle Espagnole qui l'organisent, après la ville de Granada en Mars 2012 c'est à Madrid qu'une exposition est ouverte du 11 octobre 2012 au 20 janvier 2013.
Cette exposition structure le témoignage, suivant un ordre chronologique, des premières arrivées en passant par les persécutions au XVIII siècle à nos jours. Le nom de l'expo est "Le chemin des gitans" ou "Six siècles de vies gitanes"
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Cette exposition pourrait donner des idées à mon deux fois compatriote, Señor Don Manuel Valls, tout comme à la ministre de la Culture, ici en France!
Mal placée je le suis pour tâcher de donner réponse à la question qui me travaille, moi qui, je l'avoue, n'ai jamais subi agression aucune de leur part et ai toujours été fascinée par leur mode de vie.
Mais, comment comprendre et l'accepter cette violence récurrente à leur encontre, le plus souvent étatique, au motif des petits larcins dont on leur accuse, qui gênent le fameux "vivre ensemble", pas de déni, et que l'on se plie si facilement aux grands larcins des grandes, grandes fortunes, ce 5% d'humains qui cumulent à eux seuls la plus grande partie des richesses de la planète et qui la détruisent, la planète et ses occupants?
«Celui qui ne se sent pas offensé par l'offense faite à d'autres hommes, celui qui ne ressent pas sur sa joue la brûlure du soufflet appliqué sur une autre joue, quelle qu'en soit la couleur, n'est pas digne du nom d'homme.»
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José Marti -